PLANETARISATION

Entamée voici plusieurs millénaires, la mondialisation de la planète a permis de créer des Etats s'adressant les uns et autres et formant progressivement une communauté mondiale capable d'abaisser graduellement toutes les barrières (linguistiques, culturelles, économiques, humaines…). Les nouvelles générations, "citoyennes du monde", faiblement mobilisées par l'idée de patrie, promptes à s'animer simultanément sur tous les continents et forgeant leur globish[1] véhiculaire, vivent déjà dans un état de mondialité.

L'étape suivante apparaît déjà : la planétarisation. Elle consiste à réconcilier les intérêts respectifs de l'humanité et de la planète (biosphère) grâce à une prise de conscience de l'interdépendance vitale existant entre elles. Dès lors, la planétarisation ne peut que mettre un terme à l'Anthropocène et à l'opposition entre les nations.

Parallèlement, une nouvelle articulation émerge désormais entre le monde, nouvelle échelle "naturelle" notamment pour traiter des enjeux planétaires, et le territoire de proximité, lieu idoine d'interaction physique avec les autres et avec la biosphère. La gouvernance multiniveaux, la subsidiarité, la prise en considération des échelles naturelles plutôt qu'administratives (bassins versants par ex.), les circuits courts (économie de proximité), etc. sont autant d'expression de ce phénomène post-Anthropocène.

Dans ce contexte, la Ville apparaît comme un espace-témoin des évolutions socio-économiques mais aussi géopolitiques et environnementales. D'où l'importance particulière, bien que sporadique, que je lui ai accordée dans mes travaux.

La Ville

La Ville a toujours été un sujet de fascination : villes du futur, villes du passé, villes en orbite, souterraines ou sous-marines, palais ou bidonvilles, durables ou intelligentes (smart cities), poumons verts ou noires de suie, mixtes ou zonées, à l'impossible fluidité...

Villes fermées (gated cities), villes de sportifs, villes-musées, villes superposées, villes abandonnées (junk cities), villes globales ou villages urbains, villes-planète, villes mirages ou miroir... reflets de nos cultures, rêves, modes de vie.

Micro-ville, l'habitat affronte les mêmes problématiques. Des immeubles de bureau aux commerces, des multiplexes aux maisons de ville, des gratte-ciels aux cottages, nous croyons modeler ces lieux de vie à notre image, alors que ce sont eux qui nous façonnent. N'est-ce pas, M. Toyo ITO ?

Mes travaux sur le sujet, très éclectiques, visent à faire comprendre et percevoir ces multiples aspects de l'Urbs, notre habitat multidimensionnel... et les formidables enjeux qui sous-tendent son devenir : mobilité, hinterland, flux, déchets, emploi, isolement, digitalisation, vieillissement, bidonvilles, travaux publics, etc.. Ils se nourrissent tout particulièrement de la réalité rencontrée lors de mes nombreux déplacements dans le monde, et peuvent être prolongées en consultant mes carnets de route en image.


[1] Le globish est une version simplifiée (sans idiomes) de l'anglais anglo-américain utilisé comme lingua franca mondiale, d'après Harriet Joseph OTTENHEIMER, The Anthropology of Language, 2008

MES CARNETS DE ROUTE

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